3ème rencontre tuniso-allemande du tourisme: «Ne pas faire des Tunisiens les otages de la violence»

Dans son allocution Elyes Fekhfekh a décrit «la nouvelle réalité de la Tunisie», insistant sur l’air de liberté  qui règne dans le pays et la transition démocratique qui entre dans une phase d’établissement des institutions démocratiques. La Tunisie a «reçu et continue de recevoir le soutien de la communauté européenne et en particulier de l’Allemagne avec engagement et fraternité».

C’est ensuite l’Ambassadeur d’Allemagne en Tunisie, Jens Plotner,  qui a assuré que  l’Allemagne admire et soutient la Tunisie dans cette voie difficile de la révolution. Il s’agit maintenant de «donner une image claire et précise de la situation du pays. Une image qui ne soit «ni pessimiste ni trop optimiste». L’ambassadeur estime que l’image actuelle du pays est une  image trop pessimiste et se déclare préoccupé par la violence politique. «Le gouvernement  a compris le sérieux de la situation. Un état doit faire ce qu’il faut pour empêcher la violence. Il finira sa brève et ferme intervention en précisant qu’il est capital de ne pas faire des 9,9 millions de Tunisiens des otages de cette violence ».
Ernest Burbacher, Secrétaire d ’Etat Parlementaire auprès du ministère fédéral de l’Economie et de la technologie en charge du tourisme et des Pme, a, pour sa part, insisté sur les défis mais aussi sur les chances  de la Tunisie en cette phase où le pays « doit revendiquer le droit d’être soutenu par d’autres pays ». Si les Allemands restent encore de grands voyageurs, bientôt rattrapés par les Chinois, il n’en reste pas moins vrai que l’Allemagne est aussi une destination touristique. Le tourisme y représente 4,4 % du PIB et plus de 2,7 millions d’Allemands travaillent dans le secteur.
Du côté des professionnels,  Mohamed Ali Toumi, président de la FTAV, a avoué l’inquiétude du secteur à cause de la crise en Europe mais aussi de la situation de transition démocratique de notre pays.
Le Directeur général de l’Office national du Tourisme ( ONTT) Habib Ammar, est revenu sur le drame de Djerba et a rappelé que le tourisme tunisien a prospéré avec l’Allemagne au lendemain de l’Indépendance. «Nous sommes en train de travailler sur un produit innovant et durable et prenons des mesures concrètes pour répondre aux attentes du marché ».

Avec 82,5 millions d’habitants, l’Allemagne est le pays le plus peuplé de l’Union européenne. Ses habitants ont une grande tradition de voyage et ont longtemps été considérés comme le plus important pays émetteur de touristes au monde. Depuis quelques années, d’importantes transformations se sont opérées au niveau des comportements du marché et de ses attentes. Les Allemands bénéficient de 6 semaines de vacances dans l’année et dédient en moyenne 4% de leur revenu au budget des vacances à l’étranger. Le classement de leurs destinations préférées a aussi changé. L’Espagne, l’Autriche et l’Italie occupent désormais le haut du podium. La France, longtemps favorite, est reléguée depuis 2000 à la quatrième position.

Aujourd’hui, l’Allemagne fournit de grands efforts pour entourer la Tunisie durant sa phase de transition démocratique. La révolution tunisienne et les perturbations dans la région portent de profondes turbulences sur le tourisme. Il est essentiel de rester prudent quant aux modèles à bâtir. Il s’agit d’avoir les moyens pour choisir.

En l’état actuel des choses, il est impératif de s’engager sur des voies pour faire repartir la machine touristique tunisienne et à moindre coût. Avec efficience et inventivité. Nous reviendrons en détails sur les recommandations de la rencontre.

Amel Djait

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