18h00. Sidi Bou Said.
J’invite un ami algérien à siroter un thé aux pignons à Sidi Bou Said. Fière de la beauté de ce haut lieu touristique si chère aux tunisiens, je m’y rends le pas léger. Une délicieuse tranquillité plane sur le village et les quelques passants qui dégustent un « bambalouni », sirotent un café ou conversent en admirant un magnifique coucher du soleil y ajoutent par leur présence du charme et du dynamisme.
En descendant les marches, j’entends venir au loin l’appel à la prière de « salat el Maghreb ». En me rapprochant du célèbre Café des nattes, j’entends des youyous et des rires. Un groupe de jeunes femmes entourent une mariée habillée en cafetan. Je me dis que c’est sans doute la veille de l’enterrement de sa vie de jeunes filles. Elles piaffent, s’amusent et abusent de selfies sur les célèbres marches du café.
Je m’étonne en disant au vendeur: » Vous abusez! « Il me dit sèchement : « c’est le prix! » Ah bon ! En colère, je lui rétorque: « continuez d’abuser…Dans les prochains jours, demandez 20, 30 et pourquoi pas 50 ou 100 Dt ! Il n y’a déjà plus grand monde à l’acheter à ce prix! Continuez el barka taret ! »
Le vendeur me regarde étrangement et me dit: « Tu crois vraiment que c’est moi qui porte la poisse? Tu penses vraiment qu’on perd la baraka à cause d’un jasmin? « …Il s’éloigne en vociférant.
Je souris, pensant à cette révolution…dite de jasmins !
Amel DJAIT