Impressions de 48h à Istanbul

Assise à un café, l’appel du muezzin rappelle à ceux qui auraient tendance à l’oublier qu’ils sont en terre d’islam. L’appel à la prière est doux et mélodieux, il apporte une réelle touche d’émotion à cette ville grouillante de monde, de bruits, de senteurs et de parfums. A force de vouloir intégrer l’Europe, le pays est en train de dépasser celle-ci, affichant un taux de croissance à faire pâlir de jalousie toute la zone euro.

La ville d’Istanbul est une métropole abritant 15 millions d’habitants. Inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1985,  Istanbul est le principal centre financier, commercial et industriel de la Turquie autant que sa capitale culturelle.  Sur les 75 millions de Turcs, 98% sont  musulmans et 65% pratiquants.  Ce qui m’a frappée, c’est aussi l’esprit de solidarité et la fierté d’être turc qu’ils affichent!

A Istanbul, on ne peut bien évidemment pas échapper au «kebbab» ni au club de football « le  Galatasary ». Par contre, on subit des heures interminables de circulation pour ne pas rater les majestueux monuments à visiter comme Sainte-Sophie.

Une rapide incursion dans un marché hebdomadaire un samedi matin permet de sentir ce qu’ouverture et tolérance veulent dire. En un mot, à Istanbul,  la modernité et les traditions ont trouvé un subtil équilibre. Un équilibre fragile mais dont le résultat se résume miraculeusement dans cette ville. Une ville moderne au charme oriental où la douceur de vivre se mêle au rythme de rentabilité  et de gestion optimale du temps. Des femmes voilées, niqabées, des barbus, des jeunes légèrement vêtues en cette journée caniculaire, tout le monde semble vivre paisiblement sans heurts, ni violences.

Du côté asiatique, il y a peu de touristes et  là, hormis de faire son marché d’épices et de fruits secs, il est difficile de se faire comprendre car presque personne ne parle anglais. Même dans la toute nouvelle marina, où les restaurants ne désemplissent pas, il est difficile de se faire comprendre des serveurs en mal d’expérience et de langues étrangères.

En ce moment, Istanbul accueille le Salon du nautisme et toutes les grandes marques internationales de bateaux à moteur et à voiles sont présentes. La Turquie est une nouvelle destination de plaisance. Il y a quelques années encore, elle n’était qu’un complément  à la Grèce voisine. Désormais la Turquie s’investit dans cette niche.

Istanbul est magique. Son charme opère très vite et l’envie de découvrir d’autres régions se fait rapidement évidence. Istanbul est faite de mélanges et de contrastes. Les influences asiatiques, européennes, anatoliennes, musulmanes, chrétiennes sont présentes à chaque coin de rue et à chaque rencontre. Le poids de l’histoire, l’envie de modernité, un métissage et une richesse singulière font le reste.

Istanbul a réussi à innover avec son héritage. Un défi que de nombreux pays comme la Tunisie n’ont pas encore réussi à relever.

Amel Djait

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