Tunisie: Débats politiques. Où sont les bloggeurs?

Quatre d’entre se sont retrouvés durant la 3ème édition du colloque des bloggeurs arabes qui s’est achevé hier. Une occasion pour expliquer les raisons de leurs engagements et signaler leur mise à l’écart des médias et du débat politique en cette période charnière pour la Tunisie.

Le ton du débat a été donné par Slim Amamou, figure emblématique du net. L’ancien secrétaire d’état à la jeunesse regrette la présence timide des bloggeurs et surtout des jeunes dans les candidats à la Constituante.

Les bloggeurs, au même tire que les indépendants d’ailleurs, sont surtout confrontés à un problème d’inaccessibilité aux médias. Absents des plateaux télévisés et des radios, ils peinent à porter leurs voix et idées et restent cantonnés au net. Sur les 1424 listes présentées pour les élections, il y a 583 listes appartenant à des indépendants.

Les indépendants, dont les bloggeurs, souffrent d’exclusions, de manque de moyens et de visibilité. Ils sont marginalisés par les partis politiques qui estiment que leur participation rend la situation encore plus obscure pour les électeurs. Certains les accusent d’être beaucoup moins indépendants qu’ils ne le prétendent et remettent en cause leur utilité et apport. Il est important de mentionner que 44 des 110 partis politiques n’ont même pas été capables de présenter des listes pour les élections. Ne contribuent-ils pas aussi à répandre le trouble chez les citoyens ?

Pour le 23 octobre, sept blogueurs sont candidats. Parmi eux, Riadh Guerfali, plus connu sous le pseudonyme d’Astrubal et cofondateur de Nawaat, Amira Yahyaoui connue pour ses nombreuses actions anti-censure dont l’action «Nhar ala Ammar» de Mai dernier. La jeune femme se présente en tête d’une liste indépendante en France: «sawt mostakel ». Mehdi Lamloum  qui est une référence dans le domaine du webmarketing et de la communication a choisi de s’engager aux côtés de Youssef Seddik, sur une liste indépendante présentée par ce dernier: «al mouwaten essedik».

Le vote Blog est un vote Indépendant et Jeune. Il accaparera l’intérêt d’une tranche marginalisée au lendemain du 14 Janvier. Voter indépendant, c’est exprimer un ras le bol vis-à-vis de l’opportunisme et de la récupération. Les indépendants n’ont a priori pas d’ambition politique sur le long terme. Ils sont perçus come des garde fous au sein même de la Constituante. Encore faut-il qu’ils y arrivent.

Amel Djait

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