Concours de terreur chez les salafistes

Aux habituels «takbbir» et «takffir», ils nous servent une collection été 2012 qui, à défaut d’être étonnante, est déjà détonante.

Bruyants et violents, ils sèment sciemment la terreur chez les vendeurs, contrebandiers et consommateurs d’alcool, provoquent un incendie dans un hôtel et un poste de police à Jendouba, déroulent un déploiement massif à Sidi Bouzid après Kairouan, organisent une invasion de la municipalité de Hammamet, et orchestrent une manifestation contre un événement artistique taxé de «pro homosexualité» à la Marsa…

Le cirque salafiste n’a t-il pas encore suffisamment duré ?

Ces incidents ne sont pas l’œuvre de groupuscules venant « de la planète Mars » comme les qualifie Hamadi Jebali. Ils ne sont pas non plus l’œuvre de nos «jeunes» dociles et légèrement perdus comme les présente Rached Ghannouchi, chef du Parti Ennahdha. Celui-ci continue t-il de considèrer que le mouvement salafiste est un mouvement qui n’a pas d’avenir en Tunisie et qu’il ne représente qu’un phénomène passager ?

Les islamistes au pouvoir risquent gros en laissant faire les salafistes dans la rue. Considérer que tester la résistance du peuple tunisien peut leur être profitable est un jeu dangereux. C’est une porte ouverte à l’anarchie. D’ores et déjà, les populations appellent à des batailles rangées pour défendre leurs intérêts et biens face à la passivité de la machine sécuritaire nationale.

Si la confrontation semble de plus en plus inévitable entre les populations, elle ne peut être qu’un prélude à une guerre civile ou à une intervention de l’armée.Dans les deux cas, la transition démocratique tunisienne et l’avenir du pays passent par de grandes turbulences.

Quand le gouvernement et l’Etat tunisien vont-il stopper ce jeu d’influences qui a déjà que trop duré et couté? Quand et qui peut arrêter cette escalade de violences? A-t-on les moyens de stopper ce jeu que plus personne ne semble pouvoir contrôler?

Si les salafistes ne viennent pas de Mars, pour le moment ils nous conduisent tout droit en enfer!

Amel Djait

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