Le ministre n’a pas voulu donner plus de précisions à propos des associations invitantes. Il a juste indiqué que « s’il ne fait pas objet de poursuites, pourquoi alors le priver de visiter la Tunisie ?»
Pour tenir de pareils propos, le représentant de la diplomatie tunisienne a-t-il seulement conscience de la portée de ses propos ? Se rend–t il seulement compte que comparer ce dangereux manipulateur à un simple touriste est une insulte aux Tunisiens et une offense à tous les touristes qui se rendent dans notre pays.
Plusieurs opérateurs touristiques tunisiens ont été surpris par cet adjectif utilisé pour désigner un prédicateur qui incite à la violence et à la haine. Le tourisme intérieur et haineux serait-il le nouveau produit touristique que souhaite lancer la nouvelle gouvernance tunisienne ?
Un touriste par définition est une personne qui se rend dans un lieu autre que celui où il vit habituellement. Il s’intéresse généralement à la culture et aux paysages des pays qu’il visite. En plus de ne pas semer la haine, le touriste se doit de respecter les traditions et le peuple des pays qu’il visite. Par ses propos Wajdi Ghoneim a été insultant et offensant. Il a semé la zizanie entre les Tunisiens et pour bien moins que cela aurait pu être expulsé de notre pays .
Jusqu’à quand l’Etat tunisien tolèrera-t-il pareils dérives ? Jusqu’à quand offrirons-nous des tribunes populaires à des «invités» qui nous insultent ? Avons-nous seulement fait une révolution pour remplacer le foot qu’utilisait Ben Ali comme somnifère pour la remplacer par de l’opium ? A quoi joue ce gouvernement en cautionnant pareils dérapages qui se multiplient à grande vitesse ? Un gouvernement qui n’arrive même pas à protéger ses citoyens ni ses mosquées est un gouvernement défaillant qui encourage l’anarchie.
En transformant les maisons de dieu et de tous les musulmans de ce pays en foire à haine et à terreur, la Tunisie perd du temps et de l’énergie pour se reconstruire. Les Tunisiens méritent bien mieux que ce « touriste » de Wajdi Ghanim. Instruits et croyants ils se sont mobilisés pour exprimer leur refus de cette vision de l’islam mais c’est à l’état et à ses institutions de protéger la jeunesse plus fragile et qui hélas se laisse embrigader un peu plus chaque jour.
A force de se détourner des vrais problèmes comme le chômage, l’inflation et la fracture sociale, pareils manifestations jettent de l’huile sur le feu et sèment davantage d’intolérance et de rage.
Ce gouvernement mesure t-il seulement l’impact de pareils événements sur l’opinion internationale et sur l’image de la Tunisie qui jusqu’à il y a quelques temps imposait le respect si ce n’est l’admiration? La Tunisie fait peur. Elle fait peur à ses propres citoyens. A force de chercher à sacrifier une partie des Tunisiens, c’est toute la Tunisie que l’on est actuellement en train de sacrifier.
Amel Djait
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