Sex, lies and video tapes… Tunisia style !

Elle ne m’intéresse absolument pas et ce type de voyeurisme sordide ne me donne que l’envie de vomir, comme toutes les mauvaises productions de l’ère Ben Ali. D’ailleurs, Monsieur Larayedh lui même en tant que  simple citoyen ne m’intéresse pas et cela selon le principe de la protection de la vie privée, qu’elle soit morne ou rocailleuse. Mais au vu des réactions autour de moi, je ne peux m’empêcher de constater deux choses.

La première et qui me remplie de joie est celle de la majorité de mes amis et de mes connaissances du camp moderniste et progressiste qui a rejeté et condamné en bloc ce type de basses manœuvres. La où depuis des mois, certains nous bassinent avec leur sens aigu (mais quand même variable) de la morale pieuse, surtout dans sa dimension extériorisée, la plupart de nos concitoyens ont fait preuve de décence et c’est bien là la plus belle preuve de rectitude. Ma joie est toutefois teintée d’amertume car dans les dernières 72 heures, nous avons eu droit à des menaces de morts contre Haythem El Mekki et Jawhar Ben Mbarek pour apostasie et dénigrement de l’Islam, ainsi qu’au retour de la technique du Takfir que l’on avait pensé disparue dès la fin de la campagne électorale et cela dans un silence assourdissant de la part du gouvernement. Et là, j’aurais aimé entendre Mr Larayedh en tant qu’homme politique et ministre ainsi que ses « frères » et collègues du gouvernement. Mais il est des courages qui ne sont pas évidents et qu’il eut été bon d’avoir pour vous éviter de paraitre comme un pompier pyromane.

En tant que père de famille, mes pensées vont surtout à sa femme et ses enfants pour l’enfer qu’ils doivent vivre et pour lequel ils n’ont rien à voir.

La deuxième constatation est que malgré la fuite du minable dictateur, la bête immonde qu’il a crée et qui ne se nourrissait que de délations, d’infamie et d’ordures est encore là et elle est encore plus un danger pour notre démocratie que les apprentis sorciers grisés par la perception de leur pouvoir et qui excusent leur incompétence par leur manque d’expérience. Leur plus grosse erreur est d’avoir pensé qu’ils pouvaient la laisser tranquille, la coopter et en tirer même quelques avantages.

Ceci est un rappel qu’il est plus que jamais nécessaire que justice soit faite et que chaque criminel paye pour ses crimes et surtout que notre pays n’ira jamais de l’avant si une véritable justice n’est pas rendue. Quand à ceux qui pensent qu’un quelconque dédommagement financier suffira à compenser les torts commis à l’encontre des citoyens, et bien qu’ils sortent vite de leur autisme et qu’ils se rappellent que l’un des mots clés de notre révolution était DIGNITÉ.

Au moment où notre pays vit des moments très difficiles et où la réalité de la misère économique frappe violemment toute une tranche de notre population, il faut espérer que ceux qui jusqu’ici ont fait une courte carrière basée sur la pensée factieuse et la logique de la légitimité de la victime ou de la pureté de l’appartenance identitaire comprendront qu’en politique personne n’est à l’abri.

Peux t-on rêver que cet énième épisode d’un feuilleton de plus en plus sordide sonnera comme un réveil pour la nouvelle classe dirigeante tunisienne? Y aura t-il une prise de conscience chez elle qui lui rappellera qu’elle est en train de s’éloigner des « objectifs de la révolution »? Ses membres se souviendront ils que nous leurs avons donné nos voix pour une simple et unique mission? Celle d’écrire une constitution qui instaurera la démocratie et mettra en place des institutions garantes de l’état de droit. On ne peut que l’espérer à défaut d’y croire

Hisahm ben khamsa

{mainvote}

Laisser une commentaires

Navigate