BILAN DE LA PERIODE DE GRACE DU GOUVERNEMENT: LES ERREURS FATALES D’ENNAHDHA

Le manque de compétences au sein de ce gouvernement, les mauvais choix stratégiques, l’absence totale de visibilité, les déclarations intempestives inappropriées, la mauvaise gouvernance , la  communication déficiente ont conduit  à une très mauvaise situation économique, une accentuation du chômage, une situation d’insécurité inquiétante.
Chaque jour qui passe nous apporte son lot de scandales, de maladresses et de décisions inappropriées qui font que le citoyen tunisien perd confiance en ce gouvernement. Je ne vais pas pouvoir énumérer  toutes les erreurs commises par ce gouvernement, tellement elles sont nombreuses ; je vais me commenter de passer en revue celles qui me paraissent les plus graves.

1) Le « 6ème Califat » de Hammadi Jebali : moins d’une semaine après les élections, alors que les résultats définitifs n’étaient pas encore publiés, le premier ministre autoproclamé a fait une déclaration incroyable aux sympathisants d’Ennahdha, affirmant qu’il avait reçu des « signaux divins » et qu’il allait instaurer le 6ème Califat ! Il  y a lieu de signaler que même les talibans n’ont jamais osé faire une telle déclaration !

2) Souad Abderrahim et les mères célibataires : surnommée « Souad Palin », celle qui se présente comme l’égérie d’Ennahdha du fait qu’elle soit non voilée a déclaré sur les ondes d’une radio étrangère « les mères célibataires sont une infamie en Tunisie ; éthiquement elles n’ont pas le droit d’exister » !Propos fascistes que nous pensions ne plus pouvoir entendre après la fin du Nazisme !

3) Les salafistes et la faculté des lettres de la Manouba : sans doute l’affaire qui reflète au mieux l’incompétence et la mauvaise foi de ce gouvernement !
Un groupe d’une trentaine de salafistes entreprend d’investir l’administration de la faculté des lettres et des sciences humaines de la Manouba menaçant le doyen, les enseignants universitaires et les étudiants et empêchant les tenues des cours et des examens dans cette faculté qui compte près de 10000 étudiants ; incroyable mais vrai ! Devant la passivité du gouvernement islamiste qui laisse pourrir la situation pendant  5 semaines, enseignants et étudiants se rendent au Ministère de l’Enseignement  pour demander au Ministre de trouver une solution. Le Ministre ne trouve pas mieux que d’envoyer la police pour les tabasser. Pis, une journaliste présente sur place pour couvrir la manifestation se fait tabasser à son tour ! Le syndicat des journalistes organise une manifestation pacifique pour exprimer sa solidarité avec la journaliste en question, Ennahdha envoie sa milice pour intimider les manifestants. Entre temps les salafistes continuent leur sit-in à la Manouba, sans être inquiétés outre mesure !

4) Un ministre réfuté par un pays étranger : le premier ministre a d’abord présenté un gouvernement pléthorique comprenant 51 ministres avant de céder  à la pression populaire et ramener ce nombre à 41 ! Plus grave,  le portefeuille de ministre des finances a d’abord été attribué à un homme dont la compétence est reconnue (chose rare dans ce gouvernement),  avant de lui être retiré sous la pression d’un petit pays du Golfe ! La souveraineté de la Tunisie prend un sale coup !

5) Tentative de contrôler les médias : Le gouvernement Jebali a commis une grossière erreur en essayant de mettre la main sur les médias à travers la nomination de directeurs et de rédacteurs en chef qui lui sont inféodés. Pire, la plupart de ses nominés sont des anciens flagorneurs de Ben Ali. Cette décision malencontreuse, d’un amateurisme primaire, a eu pour effet de souder les rangs des journalistes tunisiens et d’unifier leurs rangs.

6) Tentative de contrôle de la Banque Centrale :  Après une première tentative ratée de mettre la main sur la BCT à travers une loi que voulait faire passer Ennahdha à l’Assemblée Constituante, le gouvernement revient à la charge en envoyant sa milice organiser une manifestation à BCT, pour réclamer le départ de son gouverneur. Un scandale en plus, dont ce gouvernement pouvait se passer.

7) L’Emirat salafiste de Sejnane : cette affaire gravissime paraît relever du surréalisme ! Cette affaire a gravement terni l’image de la Tunisie à l’échelle internationale. Un journal de la place a révélé l’histoire incroyable de la création d’un véritable émirat salafiste dans la petite ville de Sejnane ; les habitants de cette ville se trouvant à la merci d’un groupe extrémiste qui fait régner la terreur, à travers des actes de torture sur de paisibles citoyens. Un état dans l’état ! L’affaire a été largement répercutée à travers les chaînes de télévision tunisiennes et étrangères.

8) Le chef du Hamas et les cris de haine à l’aéroport: Le parti Ennahdha a commis l’énorme bourde d’inviter (en son nom ou bien celui du gouvernement, on n’en sait rien) le chef du Hamas, prenant le risque de froisser les autorités palestiniennes légitimes. Pire, lors de l’accueil triomphal  qui lui a été réservé à l’aéroport Tunis-Carthage, des cris de haine d’une extrême gravité ont été lancés par une hordes d’énergumènes excités. C’en est fini de l’image d’une Tunisie tolérante !

9) La libération anticipée d’un pédophile : lors de la célébration du 1er anniversaire de la révolution du 14 janvier, un certain nombre de détenus ont bénéficié d’une amnistie, parmi se trouve un pédophile qui n’est autre que le frère du ministre de la justice ! Pour un parti qui parle d’éthique et de morale, c’est vraiment un sale coup !

10)  Un appel au meurtre en direct : lors d’une séance de travail de l’Assemblée constituante, en  présence du premier Ministre et retransmise en direct à la télévision, un des hauts responsables d’Ennahdha n’a pas trouver mieux que de lancer un appel au meurtre ! Il a menacé de couper les mains et les pieds et de faire disparaitre de la surface de la terre toute personne qui oserait faire un sit-in ou une manifestation pour réclamer ses droits. Le tyran Ben Ali paraît être un enfant de cœur

En définitive, ce gouvernement est appelé à faire une révolution de palais faute de quoi il risque d’être balayé avant même la mise en place d’une nouvelle constitution !

Moez Ben Salem

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