La catastrophe de Lampedusa : des leçons à tirer

Une tragédie qui nous endeuille, nous fait honte et nous horrifie. Elle témoigne du désespoir d’une frange de notre jeunesse persuadée que la patrie n’a rien à leur offrir pour résoudre leurs problèmes sociaux comme économiques.

Les  embarcations de la mort sont tragiques, tout le monde est d’accord là-dessus, mais tout le monde n’a pas eu la décence d’éviter d’instrumentaliser les derniers événements y afférents. Il s’agit d’un problème très complexe à comprendre et à résoudre comme tous les défis socio-économiques qui se posent au sein de notre pays et dont souffre notamment la jeunesse. Le débat politique a depuis le 14 janvier négligé ces questions essentielles, se limitant souvent à promettre des solutions irréalisables sans  réflexion de fond.
Les énergies de toute la nation devraient s’orienter essentiellement vers la compréhension de ces problèmes au lieu de s’épuiser dans des faux problèmes de politique politicienne.

Un des questions essentielles qui se pose, est la prise en charge et l’accompagnement de nos jeunes par les institutions éducatives, sociales et culturelles. Celles-ci devraient s’attacher à mieux les préparer à comprendre le monde qu’ils vivent pour ne pas sombrer dans la désinformation comme celle de croire que l’Europe peut leur offrir un avenir décent où ils pourront s’enrichir facilement.

Par ailleurs, le gouvernement doit s’atteler dans le court terme à démanteler les réseaux qui profitent du désespoir de ces jeunes pour s’enrichir et charger ces premiers sur des embarcations de fortune.  

Quand à l’Europe, elle devrait cesser sa politique hypocrite d’octroi de visas qui consiste à éliminer une grande frange des demandeurs en se basant sur des critères qui sont censés limiter l’immigration clandestine. L’impossibilité de répondre positivement à ces derniers pousse ceux-ci à emprunter ces bateaux de la mort.

Comme il est triste ce monde, où on libère de plus en plus la circulation des marchandises pour limiter celle des hommes. On peut se demander s’il ne s’agit pas là de sa plus grande contradiction, car ces jeunes sont en premier lieu des victimes d’un monde qui pousse au consumérisme et à l’illusion du salut de l’enrichissement au dépend de toutes les valeurs humaines.

Dorra Harrar

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