Violences islamistes : Un gouvernement en flagrant délit de complicité

A Bizerte, la violence a pris une autre dimension. Celle d’agressions physiques de citoyens tunisiens en marge d’une manifestation culturelle. Indépendamment des contenus et des motifs, les images et témoignages des participants passés à tabac font froid dans le dos. Ensanglantés, ils ont subis une attaque contre laquelle les forces de l’ordre n’ont rien pu ou voulu faire.Ne pas prendre les devants pour protéger et assurer la sécurité de ses citoyens est une faute grave. A quoi joue-t-on? Quand on ne parvient pas à protéger ses citoyens, on dispose… Le gouvernement porte une  responsabilité directe dans cette passivité. Il a du sang sur les mains.

Vouloir imposer un système de pensée par la violence cela s’appelle du terrorisme. Laisser faire quand on gouverne et réagir ensuite à coups de communiqués ou de regrets, cela s’appelle au mieux de l’incompétence au pire de la complicité.

Rached Ghanouchi avait expliqué qu’il était en pourparlers avec cette mouvance et que «les chasser et les pourchasser ne fera qu’augmenter leur exclusion et radicaliser leur engagement». Soit, où en sont ses négociations avec eux? Pour qui roulent-ils si ce n’est pas pour un chef qui leur donne via des messages clairs le feu vert pour semer la terreur dans le pays? Les salafistes ne sont ni chassés ni pourchassés depuis des mois et des mois. Ils multiplient tout de même  les agressions, s’émissent dans la vie des gens dans les villages et quartiers, sèment la terreur et la panique,  Les femmes, à peine voilées sont enquiquinées. Le voile, ce n’est plus assez!

Pendant que cette islamisation rampante s’accélère, Oussama Mellouli déclare avoir a été menacé de mort, pour avoir bu durant l’épreuve des 10 000 mètre en eau.Un médecin témoigne d’un passage à tabac d’un de ses parents car sa femme et sa fille étaient habillées à l’européenne dans la ville de Bizerte fait la une des journaux, … La liste des exactions est longue et se rallonge un peu plus tous les jours.

L’étau se resserre sur les tunisiens mais aussi sur la Troïka menée par Enhadha qui gouverne. L’heure n’est plus aux esquives et aux discours démagogiques. Qui sème la terreur récolte la tempête. Alors que l’on se réjouissait d’un Ramadhan et d’un été tranquille, voici venu un Aïd entaché de sang et de tristesse. Sentiments qui viennent s’ajouter au désarroi des tunisiens et des colères qui explosent à Beja, à Gabes, à sidi Bouzid…

A Sfax, Lotfi Abdelli a été soutenu par la société civile de la ville pour son spectacle. Celui-ci s’est déroulé sous l’œil vigilent d’une population qui monte au créneau à chaque fois que c’est nécessaire pour défendre ses acquis et son mode de vie. Tout un symbole devant le laxisme d’un gouvernent de transition qui n’est plus que l’ombre de lui-même. Un gouvernement qui déçoit.

Les tunisiens prouvent une fois encore que si eux ont réussis leur révolution, c’est, pour reprendre les mots du psychanalyste Fethi Bousalma, «l’après révolution qui échoue, ce qu’on appelle la transition». Une transition qui s’enlise… Une transition qui si elle n’est menée à bon port risque d’enterrer la révolution ou de se faire éjecter de sa mission face à une population qui résiste et qui y croit encore…»…Mais pour combien de temps…
Amel Djait

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