Glossaire des soins de beauté orientaux

L’épilation au sucre :
Méthode d’épilation la plus célèbre du monde oriental, cette cire traditionnelle est en fait du sucre fondu en caramel additionné d’eau, de citron et de miel, auquel on peut ajouter des huiles essentielles. Cette méthode faite maison, 100% naturelle et hypoallergénique, offre l’avantage de laisser à la peau douceur et hydratation pendant près de trois semaines, sans aucune irritation ni petits boutons rouges, comme c’est souvent le cas avec les cires des instituts.

L’épilation au Chahad : Le « Chahad » n’est autre que l’extrait de miel que l’on caramélise à feu doux pour créer une cire. Contrairement au sucre que l’on détache seulement avec les doigts, le miel, plus liquide, sera quant à lui retiré à l’aide de bandelettes de coton, comme chez l’esthéticienne.

L’épilation au fil : A l’origine, cette technique d’épilation était turque. Mais grâce à l’expansion de l’empire ottoman, les tunisiennes ont pu profiter de cette technique pour le moins impressionnante. En effet, ici, on emprisonne le poil entre deux fils torsadés, en augmentant petit à petit la torsion de manière à l’arracher jusqu’à son bulbe ! Réalisé seulement par une praticienne confirmée, cette méthode d’épilation est surtout réservée aux petites parties du corps, comme les aisselles, le maillot, ou encore le visage. Enfin, l’épilation au fil permet d’éviter les poils sous cutanés, et de laisser une peau toute douce, parfaitement épilée durant 3 semaines.

Le Harkous :
Cosmétique tunisien très ancien, le Harkous est un mélange d’écorce de noyer, de girofle, d’encens et d’oxyde de fer, que l’on fait mijoter sur feu doux dans un « Kanoun », récipient en terre cuite traditionnel. Lorsque le mélange prend la consistance de liquide noir, on le laisse refroidir avant de l’appliquer sur la peau à l’aide d’un bâtonnet, en créant des petites arabesques ou des petits points qui cerneront les dessins du henné. On laisse poser une heure. Attention, il est important de faire un test au creux du poignet et d’attendre quelques heures pour voir s’il y a réaction allergique, car la présence d’oxyde de fer peut créer une réaction sur les peaux les plus sensibles. Aussi, évitez le Harkous après avoir utilisé du détergent de maison, ou après avoir exfolié la peau.

Le henné colorant :
Composé de tanins, de flavonoïdes, de coumarines, de stérols, et de glucose, la plante de henné fleurit tantôt blanche, tantôt rose, et son fruit, de couleur cassis, possède de nombreuses graines. D’origine indienne, elle sera utilisée par les égyptiens dès 1200 ACN, puis introduite en Tunisie, le climat chaud lui étant favorable. On fait alors sécher ses petites feuilles vertes et son écorce, que l’on réduit en une poudre verte dont la consistance est semblable au talc, et dont le parfum rappelle celui de la terre ou des herbes coupées. Vous en trouverez en paquet ou en vrac, dans les souks. On le mélange alors avec un peu d’eau et d’huiles naturelles végétales ou d’eaux florales, afin d’en faire une pâte. Utilisé en coloration cheveux, il donnera un joli reflet auburn aux brunes, mais sera proscrit sur les cheveux déjà teintés ou méchés. Et si l’on rajoute quelques cuillerées de thé noir tiède à notre mélange, il pourra même recouvrir parfaitement les cheveux blancs. L’avantage de cette teinture naturelle est qu’elle n’altère en aucun cas la kératine puisque la couleur reste en surface.

Utilisé en tatouage, c’est traditionnellement lors d’un mariage que l’on pratique le cérémonial du henné. Au milieu de la famille, des amis et des musiciens, la praticienne appelée « Hanena » appliquera, au doigt, à la seringue, ou au pochoir, le henné sur les mains et les pieds de la mariée et des jeunes filles de la famille. Ensuite, on laisse poser une nuit entière, en ayant pris soin de l’envelopper de coton d’ouate au préalable. Ici, le henné prend une symbolique particulière, puisque la légende raconte qu’il aurait le pouvoir de protéger contre le mal, et d’apporter amour et bonne fortune à quiconque le porterait…

Le henné neutre :
Plante issue du Cassia Obovata, une des variétés de henné présentes en Tunisie, celle ci ne colore pas, mais offre des vertus médicinales tout à fait surprenantes. En effet, ce henné est antibactérien, anti fongique, astringent, cicatrisant, et antiulcéreux ! Il soigne également l’eczéma et certains streptocoques. Utilisé en masque capillaire, il débarrasse le cuir chevelu du sébum, lutte contre les pellicules, et rend les cheveux plus forts et plus brillants. Sa préparation est la même que le henné colorant.

Le Ghassoul :
Cette argile, également appelée « Tfal », est connue depuis l’antiquité pour ses vertus cicatrisantes, régénératrices et protectrices. Elle est extraite dans la couche grasse de la terre, très exactement dans l’Atlas, chaîne montagneuse qui s’étend du Maroc à la Tunisie. Vendue sous forme de poudre, on y ajoute de l’eau minérale et de l’eau de jasmin afin de la rendre crémeuse. On l’utilise alors en masque pour peaux grasses, car le Ghassoul absorbe le sébum et éclaircit le teint. En shampoing ou après shampoing, il offre force et hydratation aux cheveux. Enfin, sachez qu’en médecine, on l’utilise également en cataplasme !

Le Barouk :
Le Barouk est un mélange d’eau de roses et d’arômes naturels cuits jusqu’à l’obtention d’une pierre blanche un peu friable. Aujourd’hui, on le trouve aussi sous forme de poudre, que l’on mélange à de l’eau chaude afin d’obtenir un masque adoucissant pour peaux grasses. Aussi, le Barouk est utilisé en fond de teint éclaircissant et matifiant, et comme crème post épilatoire traditionnellement utilisée pour la jeune mariée tunisienne.

Le Khôl :
Le khôl est une poudre minérale composée d’un mélange de sulfure de plomb sous forme de malachite, de laurionite (chlorure de plomb déjà synthétisée par les premiers chimistes de l’Egypte antique) mais aussi de soufre et de gras animal. Depuis des millénaires, on s’en sert comme antibiotique soignant le visage et les infections oculaires grâce à son dégagement d’ions vers le liquide lacrymal, qui active le système immunitaire et favorise la circulation sanguine. Mais c’est surtout en maquillage qu’il a été le plus popularisé. En effet, le khôl est un fard à paupières qu’utilisaient déjà les pharaons de l’Egypte antique. D’ailleurs, les hommes du désert continuent à se farder les paupieres, puisque le Khôl a pour autre vertu de protéger les yeux de la lumière forte. Les jeunes femmes de la ville aussi, aiment souligner leurs yeux de cet eye liner naturel, y ajoutant de l’huile d’olive pour l’adoucir. Et si la présence de plomb dans votre Khôl vous fait peur, pas de panique, la quantité est trop faible pour être dangereuse ! Vous trouverez du Khôl dans les souks de la médina, sous forme de petit pot assortit d’un bâtonnet appelé « Mirwed », pour permettre l’application.

Le « Khomir » ou rouge à lèvres fait maison :
Autrefois, les tunisiennes fabriquaient elles même leur rouge à lèvres, mélangeant astucieusement du jus de betterave très colorant avec de l’huile d’amande douce et de la cire d’abeille. Le mélange fondu à feu doux devient une pâte rouge cerise que l’on conservait dans de petits pots en terre cuite. Cette sorte de « gloss » était alors appliqué au doigt. Si aujourd’hui la jeune tunisienne ne le fabrique plus ou rarement elle même, vous pourrez toutefois vous en procurer tout préparé dans les souks de la Médina.

Nadia Jendoubi

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